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La peur de prendre la parole

Les Freins à la prise de parole des dirigeants d’entreprise sur les réseaux sociaux

Il y a deux jours, j’ai écouté un postcast Marketing Square où intervenait Jihane Herizi. C’était sur la peur que tout un chacun ressent au moment de prendre la parole, que ce soit en public ou dans les réseaux sociaux, j’ai trouvé l’intervention brillante. Cela m’a donné envie de développer quelques idées et réflexions sur ce sujet.

C’est la base après tout, Jihane dit que la peur de prendre la parole en public est la même que sur les réseaux sociaux. On n’imagine pas un dirigeant ne pas prendre la parole en public (salariés, clients, presse…) alors pourquoi certains ne sont pas présents/actifs sur les réseaux sociaux ?

 

La glossophobie

C’est comme cela que l’on appelle scientifiquement la peur de parler en public. La première chose à comprendre est que cela touche quasiment tout le monde. L’origine de cette peur remonte, paraît-il, à la nuit des temps. En situation de danger dans la nature, il vaut mieux éviter de faire du bruit pour ne pas attirer les prédateurs. Vous voyez l’idée.

Il y aurait donc eu une prime à ceux qui préféraient l’évitement à la confrontation, prime qui s’est retrouvée génétiquement imprimée en nous par la loi de l’évolution : ceux qui ont survécu sont ceux qui fuient…

Mais il n’y a pas que des facteurs génétiques, il y a aussi d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte :

  • facteurs héréditaires : clairement, l’éducation des parents joue un rôle clef dans l’intensité de cette peur ;
  • facteurs éducatifs : en dehors des parents, une école qui favorise l’expression publique dès le plus jeune âge, ça peut aider ;
  • facteurs sociaux : l’appartenance à une culture régionale ou l’adhésion à une religion sont aussi des facteurs d’influence.

Beaucoup de dirigeants craignent ainsi de s’exposer personnellement sur les réseaux sociaux. Ils redoutent la critique, les commentaires négatifs ou la perte de vie privée. Pourtant, l’authenticité est souvent bien reçue et peut renforcer les relations avec les diverses parties prenantes, les clients notamment.

 

Mais la peur n’explique pas tout

Il y a d’autres freins à la prise de parole en public ou dans les réseaux sociaux, ces autres freins plus rationnels (plus personnellement acceptables) ne font alors que renforcer la peur. Au final, cela aide à renoncer avec une explication autre que la peur elle-même !

Le manque de temps

La charge de travail des dirigeants est souvent écrasante, laissant peu de temps pour gérer leurs présences en ligne. Ils craignent que cela devienne une distraction plutôt qu’un investissement productif.

La méconnaissance des réseaux sociaux

Certains dirigeants sont peu familiers avec le fonctionnement des réseaux sociaux et hésitent à s’y aventurer sans bien en comprendre les avantages potentiels.

 

Il y a également des facteurs qui dépendent du type d’entreprise

C’est surtout la taille de l’entreprise qui apporte un éclairage supplémentaire sur les pressions subies par les dirigeants.

Les dirigeants de grandes entreprises sont confrontés à d’énormes défis :

  • pression de la marque : les dirigeants sont souvent sous la pression de maintenir l’image de la marque, ce qui peut entraîner la peur de l’erreur en ligne ;
  • processus de validation : Les grandes entreprises ont généralement des processus de validation stricts pour leurs communications, ce qui peut rendre difficile la prise de parole spontanée des dirigeants.

Les dirigeants de moyennes entreprises, quant à eux, ont d’autres types de contraintes :

  • manque de ressources : les dirigeants de PME ont souvent moins de ressources pour gérer leur présence en ligne, ce qui peut être décourageant ;
  • peur de la confrontation : les dirigeants de PME craignent parfois la confrontation avec des concurrents plus grands sur les réseaux sociaux.

Enfin les dirigeants de petites entreprises, ne sont pas en reste et font face à d’autres freins :

  • portée limitée : les dirigeants de petites entreprises craignent que leurs efforts en ligne aient une portée limitée, car ils sont moins connus que les grandes marques ;
  • multitâche : ils portent souvent plusieurs chapeaux, ce qui peut rendre difficile la gestion de leur présence en ligne.

Par ailleurs, à ces freins viennent s’ajouter des appréhensions diverses et variées qui dépendent des plateformes de réseaux sociaux elles-mêmes :

  • sur Facebook, la possibilité – et donc la peur – de la confrontation avec des clients mécontents peut être plus marquée, mais la possibilité d’engager une conversation authentique est également présente ;
  • X (ex-Twitter) peut être intimidant en raison de sa rapidité et de sa visibilité instantanée, cependant c’est une plateforme idéale pour partager des réflexions rapides et actuelles ;
  • enfin, Instagram est principalement visuel, ce qui peut être un obstacle pour les dirigeants moins à l’aise avec la création de contenu visuel.

 

Comment combattre la peur et autres freins ?

La clef pour combattre cette peur est d’essayer d’utiliser cette peur pour prendre appui : comme avec l’aïkido, on utilise les forces de l’adversaire pour réduire son attaque à néant.

L’idée est de chercher à s’exprimer en se concentrant sur son savoir et aussi sa volonté de partager :

  • se concentrer sur son savoir réduit les incertitudes : pourquoi craindre la critique ou les commentaires négatifs quand on est en pleine maîtrise de son sujet ;
  • la volonté de partager est aussi importante et utilise le principe de réciprocité, l’un des six principes d’influence développés par Robert Cialdini : si je te donne, tu vas me donner en retour (a minima ta bienveillance, au mieux tes applaudissements en remerciement).

Pour revenir sur Jihane, je suis bien sûr allé voir son profil sur LinkedIn. J’y ai appris la terrible nouvelle qui la touche et j’ai aussi vu la remarquable manière dont elle fait face. C’est justement à travers sa prise de parole dans les réseaux sociaux que j’ ai pu voir sa mise en pratique de la façon de vaincre sa peur…

En conclusion, bien que les freins à la prise de parole sur les réseaux sociaux soient nombreux, ils peuvent être surmontés. Une des façons aussi de surmonter ces divers freins est de se faire aider : c’est l’un des bénéfices de faire appel à un ghostwriter. Le dirigeant peut ainsi être actif sur les médias sociaux, et atteindre ainsi les objectifs qui sont les siens, sans ressentir de peur ni perdre de temps.

À propos d’atteinte d’objectifs à travers la prise de parole dans les réseaux sociaux, c’est dans un prochain article que j’explorerai précisément toutes les raisons impérieuses pour lesquelles les dirigeants d’entreprise doivent absolument être actifs sur les réseaux sociaux.

À bientôt,

philippe@simplume.fr

Cet article a 2 commentaires

  1. John Doe

    Malgré les freins mentionnés, qui utilise le plus les réseaux sociaux au final ? Les dirigeants des grandes, des moyennes ou des petites entreprise ?

    1. Philippe

      J’ai fait une petite étude en parallèle à cet article. J’ai pris (via tirage aléatoire) 10 dirigeants (PDG ou DG) du CAC 40 et 10 du CAC Small et j’ai regardé leur profil LinkedIn… L’échantillon est petit, mais indique quelques tendances :
      • 100% des 10 dirigeants CAC 40 ont un profil LinkedIn, dont 80% en mode créateur ;
      • 80% des 10 dirigeants CAC Small ont un profil LinkedIn, dont 75% en mode créateur ;
      • parmi ceux qui ont un profil, la moyenne de publication sur le dernier mois est de 4, c’est uniforme entre CAC 40 et CAC Small ;
      • par contre c’est très concentré autour de la moyenne pour le CAC 40 (70% qui publient 1 fois par semaine ou 1 à 2 fois par mois) à l’inverse du CAC Small (40% qui publient moins de 1 fois par mois et 30% qui publient plus que 2 fois par semaine).

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